Dimanche 24 octobre 2010 à 21:29

Prologue

C'est si simple...
On y pense longuement, en égrainant les moindres détails, en répétant encore et encore les mêmes gestes dans ses songes, ...
Mais on se dit qu'on ne peut pas, c'est impossible...
Parce qu'on pense à ceux qui restent, et surtout quand on continue la frise qui déroule dans notre esprit et qu'on arrête sur "AVENIR".
Quand on est petit et qu'on nous pose la question, on répond souvent de grands postes car on veut être de grands Hommes. A l'âge adulte, on comprend que ce n'est qu'une utopie. Un regard sur l'histoire nous rappelle que les grands Hommes ne l'ont été qu'après leur mort.

C'est tellement simple....
Il y a aussi le mot "PROJET" qui se bouscule dans nos méninges. On veut parcourir le monde, rencontrer d'autre cultures, découvrir des lieux mirifiques, ... qui ne resteront que dans nos chambres, coller à la Patafix sur le mur de nos rêves.

C'est pourtant si simple...
un rasoir, une corde, une balle, des pilules, un saut, un train, une voiture, un arbre, ... on continue, on détaille, on répète, et on se dit toujours qu'on ne peut pas....

170 euros dans la tirelire... On prend son manteau... un dernier mot ? des doutes s'emparent de notre esprit... peut-être, mais qu'est-ce qu'on pourrait dire ? que ce n'est la faute de personne ? qu'il y a des fois où on a envie d'arracher la feuille et de recommencer ? on laisse alors un dernier mot, sans regretter le passé, est-ce alors si simple ? :   Adieu


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 Musique écoutée à l'écriture : Airplanes - B.o.B.

Dimanche 24 octobre 2010 à 21:33

Prologue

De longues files d'attente, des personnes pressées, détendues, stressées, ... des bagages par centaine.

J'avais à peine de quoi m'acheter un billet ... mais il fallait que je parte loin, loin de ces idées. Que je fasse avancer la frise de ma vie. A 20ans, on est trop jeune... ou pas assez vieux. On est lâché dans la jungle des responsabilités. Comme des pantins à qui on a coupé les fils, on s'écroule et il est difficile de se relever. Beaucoup y arrive, d'autres pas...

Je me hâtais sur le quai TGV. Un passant m'a tendu discrètement un billet pour le Sud que j'ai accepté in extremis. Beaucoup de pensées défilaient dans ma tête, le film de ma vie. Je repensais à ma mère en particulier. J’étais entrain de détruire le mur que nous avions construit brique après brique depuis le berceau de son utérus. Tous ces moments de joie et de peine, je me devais de les effacer à jamais. Il le fallait. Dire adieu à cette vie, formater mon esprit comme une vulgaire machine. Rayer pour toujours mon histoire, mon identité. Je suis Anonyme, sans identité. Comme un apatride qui renie sa terre, je renie mon sang. J’oublie pour ne plus décevoir. Je pars…


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Musique écoutée à l'écriture : Whataya want from me - Adam Lambert

Dimanche 24 octobre 2010 à 21:39

Prologue

A mesure que le paysage défile, mes pensées s’effacent, comme un fleuve qui s’assèche. J’oublie...
J’oublie ma famille, mes amis, mes souvenirs. Mon enfance, temps de l’insouciance. C’est le temps des cache-cache, le temps où l’on s’imagine fort et grand, un avenir tout tracé. Des journées chaudes d'été aux matins froids d’hiver, on s’amuse sans se soucier du lendemain. Tout est facile. On invente des gâteaux de boue, on ouvre un restaurant, des recettes toujours plus variées. On crée des histoires de chevaliers où les batailles sont spectaculaires, on tue des monstres féroces pour gagner la main de belles princesses. On s’invente une vie dans une cabane haut perchée, une vie idéale. On fait des rêves d’évasion avec nos yeux d’enfants. On se distrait à inventer des jeux, on s’amuse à voler, les bras grand ouvert, dévalant les pentes verdoyantes. On se roule dans l’herbe encore humide et regarde les nuages en distinguant de jolies formes. Une tortue, un lion, un âne, un lapin, un cœur, …

Le train file. Ma tête se vide…

Je fouille mon manteau et découvre mon portefeuille. Quelques photos, de l’argent, mes papiers d’identité. J’hésite… Ai-je le cran de tout effacer ? Rayer mon existence ? Supprimer ce que je suis, ce que je représente. Je commence à déchirer …
Au revoir identité. Au revoir père, mère, frère, sœur, cousin, cousine. Adieu. D’une main curieuse, je trouve un briquet dans ma poche droite. J’avais pourtant ordonné à mon frère de ne pas mettre mon manteau pour fumer ! J’approche le coin des photos de la flamme incandescente. Elles s’embrasent une à une. Sans reculer, j’effectue machinalement ce geste pyromane. Les personnes noircissent, les yeux se trouent, les bouches s’ouvrent, les cheveux brûlent. Le feu dévore petit à petit ces moments figés. Il épure mon esprit, décape de mes songes le souvenir de ces regards.

Le paysage défile sous mes yeux. J’oublie...


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Musique écoutée à l'écriture : Just the way you are - Bruno Mars

Lundi 25 octobre 2010 à 15:00

Chapitre I

 

*BIP*

Tout était blanc. Je n’entendais rien, je ne voyais rien… le néant. J’avançais ma main près de mon visage. Rien. Je n’existais pas. Pas de son, pas de couleur, pas de forme, pas de mouvement. Tout n’était qu’abysse.

*BIP*

Je marchais, je courais, je volais. J’étais tout et rien à la fois, dans cet océan de vide.

*BIP*

Alors c’était ça ne pas exister. Je n’avais aucunes limites corporelles, aucunes limites spirituelles.

*BIP*

 
...

*BIP*

« Monsieur vous m’entendez ? »

Inspiration… L’air entre par mes narines, dévale ma trachée, s’enroule autour des alvéoles qui se dilatent et captent l’oxygène.

Expiration… Le dioxyde de carbone est éjecté des poumons, danse avec la luette jusqu’à embrasser mes lèvres et diffuser dans la pièce.

Comme une première bouffée d’air, mes poumons se remplissent difficilement. Je pousse un râle de douleur. Ma gorge est en feu.

« Respirez calmement !»

Mes paupières s’ouvrent prudemment, éblouies par toute cette lumière. Où suis-je ? Pourquoi suis-je allongé ? Et ma gorge !... j’ai l’impression de cracher du feu !

*BIP*


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Musique écoutée à l'écriture : Requiem for a dream

Mardi 26 octobre 2010 à 18:59

Chapitre I

 

«

- … par inhalation de fumées toxiques. Surveillez sa tension artérielle, son pouls et programmez un électrocardiogramme pour voir ce qu’il en est.
-  Bien docteur. Nous n’avons retrouvé aucun papier d’identité sur lui. Il se réveille par période mais a de longues absences.
- Il lui faudra encore quelques heures pour éliminer les sédatifs.
- Le voyage pour l’hôpital n’a pas été de tout repos ai-je compris ?
- Oui, il délirait complètement, des paroles insensées, complètement irréalistes.

»

 

Le gout du sang dans la bouche. Du sang qui dévale la pente sinueuse de mon œsophage jusqu’à l’orifice de mon estomac, à m’en donner la nausée. On me lacérait de l’intérieur. Des dizaines de lames creusaient, tranchaient, découpaient méthodiquement la paroi de ma gorge.
Mes glandes lacrymales sécrètent leur liquide qui déborde et coule sur ma joue. J’essaye d’ouvrir mes yeux rougis mais la lumière est aveuglante.
Je suis donc à l’hôpital. Mais pourquoi ?
J’ouvre la bouche, expire l’air de mes poumons en faisant vibrer mes cordes vocales. Aucun son…
Une sensation de chaleur se crée au creux de mes entrailles. Les pores de ma peau s’ouvrent, mes poils s’hérissent. L’angoisse me hante… mais que m’arrive-t-il ?


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Musique écoutée à l'écriture : Journey - Haendel's Lascia Ch'io Pianga (Era Classics II)

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